
23 septembre 2024
Partager une partie de l'équipe technique, mutualiser le bureau d'études, les données à analyser et certains secteurs d'activité... Et si le fait Et si le fait de partager les ressources était une aubaine, un avantage en matière de performance ? C'est en tout cas le choix réalisé par Beyou Racing avec Charal (Jérémie Beyou) et TeamWork-Team SNEF (Justine Mettraux), Eric Bellion et Jean Le Cam et, de façon plus conséquente, TR Racing (Vulnerable) autour de Thomas Ruyant et de Sam Goodchild.
« Votre bateau, vous allez le vendre ? » La question a été posée avec acuité pendant un temps auprès de l’équipe TR Racing après le dernier Vendée Globe. Et pour cause : le team avait annoncé son intention de lancer la construction d’un nouvel IMOCA et Thomas Ruyant avait démontré tout le potentiel de LinkedOut, un des protagonistes majeurs du dernier Vendée Globe (4e sur la ligne, 6e du Vendée Globe). Pourtant, l’équipe a décidé de conserver son monocoque.
« On savait qu’on avait entre les mains un bateau ultra-performant, explique Thomas Gaveriaux, directeur général de TR Racing. Nous avions envie de le garder le plus longtemps possible, d’autant qu’on s’est dit que cela pouvait être intéressant pour aider à développer le nouveau bateau ». Par ailleurs, la campagne 2024 menant au Vendée Globe étant si dense, le niveau si élevé qu’il fallait « trouver des façons d’être ultra-compétitif dans cet environnement ». L’idée d’exploiter deux bateaux s’est donc imposée naturellement. « On pressentait que ça pouvait nous apporter énormément ».
Un an plus tard, il y a donc deux bateaux portant le nom de Vulnerable (bateau de Thomas Ruyant et celui de Sam Goodchild) engagés avec le mythique tour du monde en ligne de mire. Derrière les noms des bateaux, il y a l’idée de la part du partenaire Advens, de s’effacer derrière des engagements sociétaux. « Nous sommes une équipe avec deux bateaux et deux skippers engagés, comme une entreprise qui a des projets multiples » Au-delà du boat captain et des fonctions indispensables à chaque bateau, les autres postes sont mutualisés. « On ne divise pas nos ressources par deux mais cela participe à une forme d’optimisation, assure Thomas Gaveriaux. Quand il faut embaucher une personne en plus, on se pose forcément moins de questions ».
Jean Le Cam et Eric Bellion ont, eux aussi, mutualisé leurs projets à bien des égards. Un travail en commun qui a débuté par la phase de conception de leurs bateaux neufs : les IMOCA à dérives droites des deux marins, Tout commence en Finistère – Armor-lux et Stand As One sont identiques. Ils ont en effet travaillé main dans la main avec le cabinet d’architecte de David Raison, qui dessinait à cette occasion son premier IMOCA. Par ailleurs, les bateaux ont été construits dans le même moule, l’un après l’autre. La mutualisation s’est poursuivie au niveau des moyens et des compétences et elle se poursuit aujourd’hui dans l’optimisation des bateaux en vue du Vendée Globe.
Cette mutualisation est également en vigueur pour d’autres équipes : Charal et Teamwork - Team SNEF, même si chaque team dispose de ses propres sponsors et sources de financement. Là encore, tout est parti de la construction d’un nouveau bateau, Charal 2 dans la quête de Jérémie Beyou vers une victoire au Vendée Globe. « Assez rapidement, on s’est dit que ça pouvait être pertinent que l’ancien bateau soit associé au projet actuel », explique Jean-Sébastien Chenier-Proteau. « D’un côté, ça permet d’augmenter les activités de l’équipe mais aussi d’être plus efficace dans notre recherche de performance ».
source : Vendée Globe