30 mai 2024
- L’homme tranquille
« Je suis un pragmatique », avoue, un peu comme pour s’excuser Sam Goodchild. Le Britannique, en phase accélérée de francisation, promène depuis plus de 10 ans son sourire affable sur les pontons de l’hexagone, en vaine quête d’étanchement d’une inextinguible soif d’apprendre, d’expérimenter les innombrables composantes de l’univers de la course au large. Il rebondit ainsi avec une déroutante aisance des trampolines de multicoques aux cockpits futuristes des Imocas, multipliant avec succès les collaborations avec les marins les plus huppés de ces circuits haut de gamme, Alex Thomson, Thomas Coville, Yan Guichard, ou… Thomas Ruyant. Est-ce son physique de rugbyman, son éternel sourire, son inoxydable résistance au mal ? tout en réalité inspire chez lui confiance et sécurité. Son secret ? Vivre l’instant, intensément, passionnément, sans jamais laisser l’ombre d’un doute ou d’un questionnement s’immiscer dans un univers de compétition où tout pourtant porte à l’indécision. Sam coupe, tranche, décide sur la foi de sa capacité à synthétiser l’instinctif et l’empirique. Véritable éponge de la connaissance, le natif de Bristol, élevé aux embruns des îles Caribéennes, semble avec aisance chuinter les phases d’apprentissage, pour entrer d’emblée et avec une rare autorité dans l’élitiste cercle des marins chevronnés toujours en capacité de gagner. C’est affublé de cette belle casaque de vainqueur potentiel qu’il se présentera en novembre prochain aux Sables d’Olonne, pour se plonger avec délice dans l’aboutissement de toute une vie. « Tout ce que j’ai fait dans ma vie l’a été pour le Vendée Globe » lâche-t’il avec une déconcertante simplicité. Un tour du monde, en course, seul, sans escale, sans assistance, comme une évidence de vie. Tel est bien Sam Goodchild, l’homme pour qui tout est simple, évident, allant de soi. Un homme tranquille.
source : Agence TB